dimanche 27 janvier 2013

Chouette Effraie pullus et adulte


Un promeneur du dimanche, un peu curieux, se hasarde dans une grange isolée.

Le fenil, dépourvu des foins de la belle saison, laisse apparaître un plancher accessible par une échelle.

Le personnage se risque un échelon à la fois, les yeux au niveau des planches, il ne croit pas ce qui se présente. 

Il ajuste son objectif "clic clac". Optimiste, il continue l’escalade, se dirige dans le coin opposé ahuri par la vision de deux oiseaux duveteux, pas très beaux, qui s’appuient l’un contre l’autre. 

Ont-ils peur ? faim ? froid ?

Notre découvreur s’accroupit et attend ... patience rien ne se passe. C’est alors qu'il se souvient du Créaves et voit déjà ces deux poussins en de bonnes mains salvatrices.




Pullus Effraie des clochers


Dans son écharpe il pose sa trouvaille, retourne chez lui et en voiture porte son précieux paquet à Virelles.

Ces oiseaux sont pesés, (70 et 120 gr) deux “fonds de nid “, gavés , gardés au chaud sous la lampe infra-rouge, le calme leur sont favorables.

Après quelques semaines à l’infirmerie, où ils se nourrissent, ils vont en volière.

Ils ont laissé tomber le duvet, troqué contre un plumage aux teintes blanches, grises, ocres ....une beauté .

Un vol majestueux, silencieux : c’est l’Effraie des clochers, la dame blanche ! 


Effraie des clochers - adulte

Pour en savoir plus sur l'Effraie, veuillez cliquer sur le lien en dessous de la photo
Attention cependant aux serres puissants.

Une bague officielle de l’IRSNB sera posée à la patte et l’oiseau sera libéré .


mercredi 2 janvier 2013

Le Lièvre de Mars



Après avoir vécu avec mon frère dans une douce température humide, nourri sans aucun effort et cela pour une période de 41 jours, un après-midi de mai, je me suis trouvé sur un petit tas de terre entouré de hautes herbes, au pied d'une haie.

L'arrière-train étant dans le gîte, le dos et la tête son visibles. Difficile à repérer grâce à mon pelage de teinte sauvage.

Pourquoi suis-je seul ? Suis-je le cadet ? Mon frère reconnaît les lieux ? Non pas chez nous. Ébloui par une forte lumière inconnue jusqu'à ce jour, je cherche quelques repaires.

Soudain un individu s'approche avec hésitation, moment d'arrêt marquant l'indécision. Serait-il un cousin ? Non son manteau est bizarre, noir et blanc, les oreilles courtes et la queue longue, très longue... Que faire ? Je reste tapi dans ma forme et j'attends... Ce drôle de congénère s'avance prudemment. De plus en plus je le trouve différent de moi. Je le regarde avec mes grands yeux de myope, disposés latéralement, le champ visuel est presque égal à 360°.

De l'oeil gauche, j'aperçois un gros caillou, une évaluation de la distance me rassure... Mes pattes ne me permettent pas de grands bonds, mais je dois prendre une décision... L'intrus n'est certes pas un lagomorphe, le danger encore plus périlleux.

Je m'élance et ... OUF le refuge n'est pas très douillet, pas d'herbes que des gravillons... J'attends d'être rassuré par une tétée de lait bien chaud.

Un bipède, ayant assisté à la tentative de sauvegarde, essaye de m'attraper. Une main douce me déstresse. Pour autant l'estomac crie famine. Ce bipède me présente une grande feuille qu'il appelle pissenlit. Mes incisives ne peuvent pas ronger cette verdure et mes molaires, qui ne possèdent que deux crêtes transversales, ne sont pas habituées à broyer ce genre de nourriture. Il faut rappeler que je viens de naître.
Pour mettre toutes les chances de mon côté, afin de me sauver la vie, une autre main me pèse, 120 g, poids moyen à ma naissance.

Cette même main prépare un biberon, lait spécial, dont j'apprécie le contenu.

Suivant la littérature, la hase, femelle de mon espèce, vient au gîte deux fois par jour pour mes repas.
Les heures de la journée se passent au repos et à l'abri des prédateurs.

A ce jour (7 jours se sont passés), je transporte mes 195 g et voudrais goûter quelques feuilles de "coucou".

Seul la hase s'occupe des nouveau-nés qui naissent poilus et les yeux ouverts.

Le bouquin, que je serai, gambade dans les prés et les champs où il trouvera pommes de terre, céréales, betteraves, écorce de très jeunes arbres, variant ainsi mon régime alimentaire pendant l'été.
L'hiver, navets, maïs, chapardages aux alentours des granges isolées....

Bien sûr je suis un futur coureur : 60 km/heure, un sauteur...

Le lièvre

Gilberte, soigneuse bénévole au CREAVES